Islande •Terre de glace & de lumière [Islande]

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Douze ans après notre voyage de noces, nous avons retrouvé l’Islande en hiver. Dix jours à explorer une terre extrême et magnifique, où la glace, le vent et la lumière façonnent des paysages à couper le souffle. Ce voyage a été une immersion dans un autre monde, fait de contrastes puissants et de lumière dorée. Une redécouverte intense, que l’on vous raconte ici étape par étape, avec nos mots et les images de Marc.

Notre roadtrip par étapes pour ce séjours en mars


→ REYKJAVIK [ 1-(2) nuit(s) ]

Notre arrivée à Reykjavik ne s’est pas faite sous les meilleurs auspices : un retard de vol à cause du vent, une pluie battante en guise de bienvenue. Le ton semblait donné. Après cette arrivée mouvementée, nous avons passé une belle première soirée en ville et savouré un excellent dîner qui nous a réchauffé. Le lendemain matin, la météo reste capricieuse, entre averses, giboulées et vents violents, mais on tente une sortie malgré tout.

Sous une lumière changeante, nous déambulons dans les rues du centre, faisons halte chez Braud & Co pour un délicieux cinnamon roll (un vrai réconfort !), puis grimpons au sommet de Hallgrímskirkja, la célèbre cathédrale. Si vous nous suivez depuis longtemps, vous le savez : on adore prendre de la hauteur. Et ici, la vue à 360° sur Reykjavik et les montagnes embrumées vaut bien quelques bourrasques.

En redescendant, nous arpentons la Rainbow Street – Skólavörðustígur, ses maisons colorées, ses boutiques, avant de nous réfugier pour un café chaud chez Te & Kaffi. Enfin, une éclaircie ! On en profite pour descendre jusqu’au bord de mer, admirer l’élégante structure de Harpa, l’opéra au design géométrique inspiré des basaltes islandais, puis continuer jusqu’au Voyageur du Soleil – cette sculpture métallique tournée vers l’horizon, symbole d’espoir et de liberté.

Mais le répit est de courte durée. En début d’après-midi, on apprend que notre vol intérieur vers Akureyri est annulé à cause de la tempête. C’est la douche froide. On passe notre début d’après-midi en contact avec Virginie, notre agence de voyage de longue date, à reprogrammer notre itinéraire, ajuster vols et logements, la tête pleine d’incertitudes. Notre esprit est partagé : émerveillés par l’ambiance singulière de la capitale, mais inquiets de ne pas pouvoir rejoindre le Nord le lendemain… L’Islande nous rappelle dès le premier jour qu’ici, c’est la nature qui décide.

Où loger | où manger à Reykjavík

Fosshotel Reykjavík
Un grand hôtel moderne, simple et efficace, peut-être un peu trop impersonnel et fréquenté par des groupes à notre goût. Mais sa situation est idéale, et notre chambre perchée dans la tour offrait une vue superbe sur Harpa et la cathédrale Hallgrímskirkja.

Fiskfélagið – The Fish Company
Un vrai coup de cœur pour ce restaurant chaleureux et élégant, parfait pour notre première soirée. Ambiance feutrée, service attentionné et une délicieuse soupe de poisson en entrée : un régal.

1892 Restaurant
Un endroit simple, sans prétention, où nous avons dîné lors de notre deuxième soirée. Nous étions fatigués et moins enjoués, mais c’était bon et réconfortant.

Braud & Co
Sans hésiter les meilleurs cinnamon rolls que nous ayons mangés en Islande. Une adresse incontournable pour les amateurs de viennoiseries !

Te & Kaffi et Café Loki
Deux cafés parfaits pour une pause au chaud avec une ambiance détendue et boissons de qualité.

Reykjavik Roasters
Un café branché, apprécié des locaux, pour un excellent expresso dans une atmosphère plus bohème.

→ MYVATN [ 1 nuit ]

C’est avec soulagement – et après plus de 7 heures d’attente dans le minuscule aéroport domestique de Reykjavik – que nous avons enfin décollé pour le nord de l’Islande. L’ambiance était un mélange d’excitation et de fatigue, mais dès l’atterrissage à Akureyri, l’air sec et glacial a balayé notre lassitude.

Nous prenons possession de notre fidèle compagnon de route : une Dacia Duster 4x4 équipée de pneus cloutés, indispensable à cette saison. Dusty, son petit nom, allait devenir notre meilleur alliée pour affronter la route 1 jusqu’au sud du pays, entre plaques de verglas, neige fondue et paysages désertiques.

Malheureusement, la tempête des jours précédents a chamboulé notre programme : nous avons dû annuler une nuit à Mývatn, et notre passage dans cette région si particulière s’en est trouvé écourté… Frustrant, tant ce coin d’Islande mérite qu’on s’y attarde. Mais même en une journée, le charme brut des paysages volcaniques nous a saisis.

Avant de rejoindre notre hôtel, nous faisons un arrêt à Goðafoss, la cascade des dieux. Même sous un ciel plombé, elle nous émerveille par sa puissance. Après deux jours en ville et un blizzard frustrant, retrouver la nature islandaise nous procure un sentiment de liberté immédiat et cette sensation que le voyage pouvait réellement commencer.

La lumière décline déjà lorsque nous longeons la rive nord-ouest du lac Mývatn. Nous atteignons enfin notre hôtel, niché en surplomb du lac gelé, avec le sentiment d’avoir changé de monde.

Réveil tout en douceur dans notre cocon baigné par une lumière hivernale magnifique. Le ciel s’éclaircit progressivement, comme une promesse… Ce que nous ne savons pas encore, c’est que le soleil ne nous quittera plus jusqu’à la fin de notre voyage. Après tant d’incertitudes météo, ce simple fait nous motive à dévorer cette journée.

Nous partons explorer le sud-est du lac Mývatn, un territoire modelé par le feu et la glace. Premier arrêt aux pseudocratères de Skútustaðagígar : de petites collines arrondies formées par des explosions de vapeur il y a des millénaires. Le paysage est superbe, baigné de lumière rasante, mais le vent souffle avec une telle violence qu’il devient difficile de marcher droit – encore moins de grimper les cratères…

Nous enchaînons avec une balade dans le champ de lave de Dimmuborgir, littéralement « le château noir ». Ce labyrinthe de formations rocheuses torturées et de tunnels figés par le temps semble tout droit sorti d’un conte nordique. Il règne ici une atmosphère étrange, presque mystique. Malgré les bourrasques, on prend plaisir à s’y perdre un moment seul au monde.

Nous passons ensuite au pied du volcan Hverfjall, mais décidons de ne pas en refaire l’ascension cette fois-ci. Nous l’avions gravi douze ans plus tôt, et les conditions météo ne jouent vraiment pas en notre faveur à cause de bourrasque de vent violente.

Après un arrêt ravitaillement à Reykjahlíð pour improviser un pique-nique, nous reprenons la route en direction du site géothermique de Hverir, au pied de la montagne Námafjall. Ici, le sol fume, gronde, bulle. Des mares de boue bouillante crachotent à nos pieds, et l’odeur de soufre pique les narines. Le décor est surréaliste, presque lunaire.

Avant de quitter la région, nous tentons un détour en direction de Krafla, un volcan actif dont nous gardions un magnifique souvenir de notre précédent voyage. Malheureusement, la route est fermée en hiver, et nous devons rebrousser chemin. Un peu déçus, mais heureux de cette journée intense.

Nous quittons la région de Mývatn en début d’après-midi, avec en tête les images encore fumantes de Hverir. La route qui s’ouvre devant nous traverse les hauts plateaux du nord-est, une immensité désertique à couper le souffle. Il fait grand beau, mais le vent continue de souffler avec force, balayant la neige sur notre route. Autour de nous, le paysage est blanc, silencieux, lunaire… Il n’y a personne – juste nous, notre Duster 4x4 crissant sur la neige durcie, et cet horizon infini que l’on semble seuls à contempler. La solitude de la route islandaise dans toute sa splendeur. On parle peu, on s’imprègne de cette sensation unique de liberté totale. Ce tronçon de route restera comme l’un des beaux souvenirs visuels et sensoriels de notre voyage.

Où loger | où manger à Mývatn

Fosshotel Mývatn • notre 1er coup ❤️
Nous avons posé nos valises au Fosshotel Mývatn, un véritable coup de cœur. Construit en bois sombre et parfaitement intégré dans le paysage, cet hôtel offre une atmosphère chaleureuse, design et contemporaine, avec une vue exceptionnelle sur le lac.

Notre chambre, spacieuse et épurée, donnait directement sur les eaux gelées de Mývatn, que l’on pouvait admirer dès le réveil. L’établissement est parfaitement situé pour explorer les merveilles naturelles des alentours.

Nous avons également beaucoup apprécié le restaurant de l’hôtel, qui propose une cuisine locale soignée dans un cadre cosy, avec de grandes baies vitrées pour profiter de la lumière sur le lac. On ne peut qu’imagier la belle luminosité les soirs de juin dans cette salle de restaurant.

→ SEYÐISFJÖRÐUR [ 1 nuit ]

En fin d’après-midi, une halte s’impose à Egilsstaðir. Les estomacs crient famine et, malheureusement, tous les restaurants de Seyðisfjörður sont fermés ce soir-là. Dommage, car plusieurs adresses nous faisaient envie. Egilsstaðir ne brille pas par son charme, mais peu importe — l’essentiel est de reprendre des forces.

Nous reprenons ensuite la route, encore une fois seuls au monde, alors que le jour décline doucement. Le col menant à Seyðisfjörður offre une fois de plus une des plus belles routes du voyage. Le ciel se teinte de bleu marine, le vent souffle, et les paysages lunaires nous enveloppent. Pas de neige sur Egilsstaðir, mais en montant, la blancheur immaculée revient nous saluer.

Enfin, après une dernière descente en lacets dans le fjord, Seyðisfjörður se dévoile. Lovée au fond de l’eau, cette bourgade aux airs de Far West islandais nous accueille dans une lumière crépusculaire. Les façades colorées, le calme des lieux et les montagnes qui l’enserrent composent un beau tableau.

Le lendemain matin, nous profitons d’un bon petit-déjeuner dans la salle calme de l’hôtel. Le village est encore endormi, et depuis le jardin, on aperçoit un phoque dans le port, discret mais bien là, comme un petit moment suspendu. Avant de reprendre la route, on part se balader dans les rues tranquilles de Seyðisfjörður. Le village est silencieux, coloré, presque vide à cette heure. On pousse jusqu’à la petite église bleue, simple et charmante, qui domine les maisons aux toits métalliques. Il est temps de reprendre la route en direction du sud. Une longue journée de conduite nous attend à travers les paysages de l’Est islandais.

Où loger | où manger à Seyðisfjörður

Hôtel Aldan
Nous avons passé la nuit à l’Hôtel Aldan, un ensemble de maisons historiques joliment rénovées, idéalement situé en plein cœur du village. Notre chambre, simple mais confortable, offrait une jolie vue sur les montagnes environnantes. Mention spéciale pour le petit-déjeuner, copieux et varié, servi dans un bâtiment voisin : produits locaux, pains maison, œufs, fruits… parfait pour bien démarrer la journée.

Malheureusement, lors de notre passage, tous les restaurants du village étaient fermés. Une déception, car plusieurs adresses nous faisaient de l’œil, et que nous aurions volontiers testées : Skaftfell Bistro, Norð Austur – Sushi & Bar, Aldan Restaurant ou encore Kaffi Lára El Grillo Bar. Ce sera pour une prochaine fois, peut-être.

→ JÖKULSÁRLÓN [ 2 nuits ]

Nous reprenons la même route en sens inverse jusqu’à Egilsstaðir, cette fois en pleine journée. Le ciel est dégagé, la lumière hivernale superbe. Nous suivons ensuite la côte est, presque seuls sur cette route qui serpente entre les fjords. Les paysages défilent, bruts et dépouillés, jusqu’au petit port de Djúpivogur. Depuis ce point, la route s’éloigne des fjords et longe une portion spectaculaire du littoral. Falaise, plages de sable noir, sommets escarpés et lumière rasante nous accompagnent en direction du sud.

Un peu avant d’arriver à Stokksnes, la route longe le promontoire de Hvalnes, un site au sein de la Hvalnes Nature Reserve. C’est un endroit d’une beauté brute, où l’océan Atlantique vient lécher une plage de galets noirs, encadrée par des falaises abruptes. On y trouve un vieux phare orange, isolé sur son rocher, battu par les vents. C’est surtout le contraste entre les éléments qui saisit ici : le gris-bleu de la mer, le noir du sable, le vert tendre de la mousse par endroits, et les cimes acérées des montagnes.

Marc y a capturé l’un de ses plus beaux plans au drone : on y voit la route 1 dessiner une élégante courbe à travers le cordon de sable et de galets, bordé d’un côté par la mer et de l’autre par les eaux calmes d’un lagon. Ce point de vue aérien révèle toute la finesse et la solitude du tracé, dans un décor qui semble tout droit sorti d’un autre monde. C’est un arrêt incontournable pour qui aime les paysages graphiques et puissants à la fois.

En quittant les reliefs escarpés de l’est, la route longe un bras de mer paisible : Papafjörður. Ce fjord discret, moins fréquenté que ses voisins, déploie un paysage calme et lumineux. Lors de notre passage, le ciel était dégagé et le soleil, encore bas, frappait les montagnes de face, sculptant leur relief avec des ombres marquées. Ici, pas de halte incontournable, mais une beauté brute, presque silencieuse, qui accompagne doucement la route vers le sud.

Dernier stop de la journée et pas des moindre… péninsule de Stokksnes. Ce lieu est accessible depuis la route principale, une piste non goudronnée nous y mène, dominée par l’impressionnante montagne Vestrahorn qui semble surgir brutalement de la plaine noire. L’accès à ce site privé se fait en passant par le Viking Café, où l’on paie un droit d’entrée (1000 ISK/voiture). Cela donne accès à plusieurs sentiers, à un petit village viking reconstitué (créé à l’origine pour un tournage), ainsi qu’à une plage de sable noir souvent battue par les vents. Ce soir-là, le temps est calme et la lumière hivernale dore les reliefs. Le lieu est à la fois dramatique et silencieux, propice à la contemplation. Une belle entrée en matière avant notre arrivée en fin de journée à Jökulsárlón, où commence une nouvelle étape de notre voyage.

Nous découvrons en fin de journée notre hébergement pour les deux prochaines nuits, le Jökulsárlón Glacier Lagoon Hotel (voir rubrique où dormir, plus bas). C’est un vrai coup de cœur. L’architecture est sobre, moderne, parfaitement intégrée dans le paysage aride de la région. À l’intérieur, tout est pensé pour offrir confort et vue : grandes baies vitrées, mobilier épuré, et une atmosphère feutrée qui contraste avec les éléments extérieurs.

Dès le lendemain matin, nous partons sans nous presser. Le soleil est de la partie, l’air est limpide, presque immobile. La chance d’avoir un tel temps ici, au bord du Vatnajökull, n’est pas anodine, alors on prend notre temps. Nous redécouvrons le lagon glaciaire de Jökulsárlón dans des conditions idéales. Les icebergs flottent lentement, dans un silence impressionnant seulement troublé par les craquements de la glace. La lumière du matin joue avec les reflets sur l’eau, offrant à Marc de magnifiques occasions de prises de vue.

Nous marchons ensuite le long du canal pour rejoindre Diamond Beach. Les blocs de glace échoués sur le sable noir ressemblent à des sculptures translucides, façonnées par le vent et les vagues. Nous marchons longuement à travers ces diamands, profitant du moment et de cette beauté brute et fragile.

L’après-midi, nous partons explorer trois autres langues glaciaires du Vatnajökull, accessibles après de courtes randonnées. La première nous mène à Fjallsárlón, un lagon glaciaire plus petit que Jökulsárlón, mais tout aussi impressionnant. Le sentier, facile, nous conduit jusqu’à un point de vue où l’on peut observer les blocs de glace qui se détachent lentement du glacier. Il y a moins de monde ici, l’ambiance est plus sauvage.

La deuxième, toujours accessible depuis la route 1, nous rapproche de Kvíárjökull. Nous sommes seuls face à cet impressionnante langue glacière.

Nous reprenons ensuite la route pour rejoindre Svínafellsjökull, une autre langue glaciaire bien connue des photographes. Une piste cahoteuse nous y conduit, mais la marche est rapide. Une fois arrivés, le paysage est spectaculaire : la glace forme des crêtes acérées, zébrées de cendres volcaniques. Le vent souffle, mais on reste un long moment à observer.

Le lendemain matin, nous savourons un bon petit déjeuner au Glacier Lagoon Hotel, avec une belle vue dégagée sur le glacier sous les premières lumières du jour. L’atmosphère est paisible, parfaite pour commencer la journée en douceur avant une activité très attendue. Nous avons réservé une excursion avec IceExplorer pour visiter une grotte de glace au cœur du Vatnajökull. Le départ se fait depuis Jökulsárlón, où un guide nous conduit en super-jeep jusqu’à l’entrée du glacier. La route est déjà une aventure en soi, avec ses paysages lunaires, ses bosses et ses crevasses.

Une fois sur place, les visites se font en groupes organisés mais bien espacés. L’ambiance est calme et respectueuse, chacun prend le temps de s’émerveiller. La grotte de glace est impressionnante : ses parois d’un bleu profond, modelées par l’eau et le froid, créent une ambiance spéciale. Ce n’est pas une visite physique, tout le monde peut en profiter sans effort particulier, ce qui rend l’expérience accessible.

Où loger | où manger à Jökulsárlón

Jökulsárlón Glacier Lagoon Hotel • notre 2ème coup ❤️
Cet hôtel récent se distingue par son architecture sobre et élégante, parfaitement intégrée à l’environnement. Les lignes modernes s’allient à des matériaux bruts qui rappellent l’héritage agricole de la région : bois, pierre, métal… tout est pensé avec goût. À l’intérieur, l’ambiance est chaleureuse, apaisante, et les grandes baies vitrées permettent de profiter pleinement de la vue spectaculaire sur le glacier.

Nous avons également très bien mangé au restaurant de l’hôtel, qui propose une cuisine savoureuse, mettant à l’honneur les produits locaux. Et que dire du petit déjeuner ? L’un de nos préférés du séjour : copieux, varié, généreux, avec un large choix de produits sucrés et salés, du pain frais, des confitures maison, des options végétariennes, le tout dans une salle lumineuse face à la nature.

→ VÌK [ 3 nuits ]

Après notre aventure glacée dans les entrailles du Vatnajökull, il est temps de reprendre la route vers l’ouest. Avant de traverser la vaste plaine de sable noir, nous faisons un premier arrêt à Hofskirkja, une petite église au toit recouvert de tourbe, blottie au pied des montagnes. Dernière église islandaise construite selon cette méthode traditionnelle, elle se fond parfaitement dans le paysage. Entourée de son paisible cimetière aux tombes moussues, elle dégage une atmosphère presque féerique. L’endroit est silencieux, intime, hors du temps.

Nous traversons ensuite l’impressionnante plaine de Skeiðarársandur : un désert de sable noir, immense, presque irréel, né des dépôts volcaniques et des crues glaciaires qui ont déferlé depuis le Vatnajökull. Ce paysage plat, balayé par le vent et bordé de montagnes abruptes, marque une transition saisissante entre les glaciers et les terres du Sud.

Un peu plus loin, nous faisons un détour pour admirer Fjaðrárgljúfur, un canyon vertigineux creusé par la rivière Fjaðrá. Même en hiver, ses parois découpées offrent un panorama spectaculaire depuis les plateformes d’observation. Les sentiers sont parfois glissants, mais la balade reste accessible.

Avant d’arriver à Vík, dernier arrêt dans le champ de lave d’Eldhraun, vestige d’une éruption cataclysmique du Laki en 1783. Recouvert d’un épais tapis de mousse verte, ce champ fossilisé s’étend à perte de vue : un paysage à la fois chaotique et envoûtant, presque mystique.

Nous passons trois nuits à Vík, ce qui nous laisse le temps d’explorer cette région emblématique du sud de l’Islande sans se presser. Dès le premier matin, nous montons à la petite église de Vík, perchée sur la colline, d’où l’on profite d’un panorama sur le village, les falaises et l’océan Atlantique. Le ciel est dégagé, la lumière rasante éclaire les toits rouges et les plages noires – une belle entrée en matière.

Nous descendons ensuite sur la plage de sable noir de Víkurfjara, plus tranquille que sa célèbre voisine Reynisfjara. Depuis le rivage, on distingue bien les Reynisdrangar, ces colonnes de basalte qui émergent de la mer. La légende locale raconte qu’il s’agirait de trolls surpris par le lever du soleil alors qu’ils tentaient de tirer un navire vers le rivage.

Nous terminons la matinée par la visite de la fameuse Reynisfjara Beach, avec ses orgues basaltiques spectaculaires, ses falaises peuplées d’oiseaux marins, et bien sûr sa mer agitée. Malgré la beauté du lieu, la prudence est de mise : les “sneaker waves” (vagues sournoises) sont bien réelles ici.

Nous poursuivons notre route jusqu’à Dyrhólaey, la presqu’île d’où l’on embrasse une vue magnifique à 360°, avec les arches naturelles, les plages infinies d’un côté, et les Reynisdrangar visibles au loin. Le vent y est fort, mais le spectacle en vaut la peine.

En début d’après-midi, nous atteignons Skógafoss, une chute d’eau massive et spectaculaire, puis empruntons l’escalier qui longe la cascade vers le sentier de randonnée Fimmvörðuháls. Nous le suivons jusqu’à Steinbogafoss, une cascade plus discrète mais très belle. Ce tronçon donne envie de revenir en été pour explorer davantage cette vallée.

Pour clôturer cette journée bien remplie, nous revenons à Reynisfjara assister au coucher du soleil. La lumière rasante transforme les falaises et les colonnes de basalte, apportant une toute autre atmosphère à ce lieu déjà saisissant.

La nuit à Vík nous a réservé une belle surprise. Après plusieurs tentatives infructueuses en début de voyage, la chance nous sourit enfin. Vers 21h, une alerte d’activité aurorale nous parvient. Sans perdre de temps, nous nous habillons chaudement, sautons dans Dusty et partons à la recherche d’un endroit dégagé, à l’écart des lumières du village. Le ciel est dégagé, les conditions idéales. Installés dans le calme de la campagne islandaise, nous assistons à un ballet lumineux discret mais enchanteur, les voiles verts ondulent au-dessus des montagnes.

Le lendemain matin, nous prenons notre temps. Après le coucher tardif de la veille dû aux aurores boréales, la journée démarre en douceur. Notre premier objectif : Kvernufoss, une cascade moins connue que sa voisine Skógafoss, mais tout aussi impressionnante. Nichée au fond d’un petit canyon, elle se mérite après une courte marche depuis le musée de Skógar. Son charme réside dans sa tranquillité, loin des foules, et la possibilité de passer derrière le rideau d’eau, dans une atmosphère presque secrète.

L’après-midi est consacrée à la (re)découverte de deux classiques du sud islandais : Seljalandsfoss et Gljúfrabúi. La première, célèbre pour son chemin qui passe derrière la cascade, offre un spectacle toujours saisissant malgré la fréquentation. La seconde, cachée derrière une paroi rocheuse, demande de s’aventurer les pieds dans l’eau pour accéder à sa petite gorge spectaculaire. Marc n’a pas hésité à s’approcher au plus près, se mouillant copieusement pour capter la force et la beauté de ces chutes.

Nous rebroussons ensuite chemin vers Vík, en faisant une dernière halte au phare de Dyrhólaey. Cette fois, aucune alerte d’aurore boréale n’apparaît : nous en profitons pour nous coucher tôt, rechargeant les batteries pour notre dernière journée du voyage.

Où loger à Vík

Hôtel Kria
Nous avons passé 3 nuits au Hôtel Kria, un établissement propre mais sans charme particulier, situé juste en bordure de la Route 1, ce qui peut engendrer du bruit. Si vous y séjournez, demandez impérativement une chambre côté montagne pour profiter d’un peu plus de calme et d’une nuit paisible.

À refaire, nous aurions opté pour deux nuits à Vík et une nuit au UMI Hôtel, un peu plus loin sur la route vers l’ouest, afin d’éviter les allers-retours tout en profitant d’un cadre plus soigné et agréable.

→ KEFLAVÌK [ 1 nuit ]

Nous avons mis le réveil tôt pour entreprendre la marche jusqu’à l’épave de l’avion DC-3, un lieu devenu emblématique du sud de l’Islande. L’histoire remonte à 1973, lorsque cet avion de l’US Navy a dû atterrir en urgence sur la plage de sable noir de Sólheimasandur, après une panne de carburant (ou une erreur de bascule de réservoir, selon certaines versions). Tous les membres d’équipage ont survécu, et l’épave est restée là, isolée, battue par les vents. La marche fait environ 7 kilomètres aller-retour, environ 50 min aller et 50 min retour, sur un terrain plat et rectiligne, un peu monotone mais facilement accessible pour toute personne en forme. Nous n’étions pas les premiers à y arriver, mais assez tôt pour profiter d’un moment unique, seuls autour de l’avion, baigné dans une lumière matinale sublime. Le contraste entre la carcasse métallique et la plage noire, dans cette atmosphère silencieuse, était saisissant. Nous avons quitté les lieux dès l’arrivée du premier bus, qui déverse désormais des groupes à quelques centaines de mètres de l’épave, coupant ainsi la dimension isolée de l’expérience.

Depuis l’extérieur, la Faxi Bakery ne paie pas de mine, nichée discrètement au bord de la route 1. Mais dès la porte franchie, un parfum chaud et sucré vous enveloppe : celui des viennoiseries fraîchement sorties du four. À l’intérieur, un comptoir généreusement garni rend le choix difficile… tartes, cakes, biscuits et autres douceurs islandaises se disputent notre attention. Finalement, la tentation d’un dernier cinnamon roll a été plus forte. Moelleux, bien épicé et encore tiède, accompagné d’un bon café, il marque une pause parfaite, presque rituelle, avant de reprendre la route vers la fin du voyage.

Nous quittons la route n°1 à hauteur de Selfoss après un dernier arrêt au Bónus, célèbre chaîne de supermarchés islandaise. L’occasion de glisser quelques souvenirs gourmands dans nos sacs : goodies & sel volcanique… Le ciel se couvre lentement alors que nous entamons notre dernière portion de route vers l’ouest.

La péninsule de Reykjanes, plus sauvage et souvent ignorée des itinéraires classiques, nous accueille avec ses paysages de lave noire, étendues désertiques ponctuées de mousse et de formations rocheuses fantasmagoriques. Sur la route sud, nous roulons presque seuls au monde, dans une ambiance austère et fascinante.

Notre premier arrêt est pour Seltún, un site géothermique impressionnant. Ici, le sol fume, bouillonne, siffle. Des mares de boue grise, des sources sulfureuses et des dépôts minéraux aux teintes jaunes, rouges et ocres composent un décor presque irréel. Des passerelles de bois permettent de s’approcher au plus près, tout en respectant la fragilité du site.

Nous traversons ensuite Grindavík, et le contraste est saisissant. Le village semble figé dans une attente incertaine. De nombreuses maisons sont abandonnées, volets clos, parfois marquées d’inscriptions d’évacuation. Des fissures zèbrent la route et les terrains, témoignant de la puissance sous nos pieds. Grindavík a été évacué à plusieurs reprises ces derniers temps, notamment lors de la dernière éruption en mars 2024, qui a projeté de la lave à proximité immédiate du village. L’activité sismique reste intense, et une nouvelle alerte vient justement de tomber : nous recevons un SMS officiel nous recommandant de ne pas nous attarder dans la zone. L’ambiance devient lourde, presque irréelle. Nous poursuivons notre route sans nous arrêter, respectant le silence inquiet de ces lieux profondément marqués par les colères du volcan.

Trois semaines après notre retour, le 1er avril 2025, une nouvelle éruption a eu lieu, entraînant une nouvelle évacuation de Grindavík ainsi que la fermeture temporaire du Blue Lagoon. Une réalité volcanique que l’on oublie difficilement après l’avoir frôlée de si près.

Notre dernière étape, nous l’avions imaginée comme une parenthèse relaxante, et elle le sera, malgré la tension volcanique : le Blue Lagoon. Nous y arrivons à la nuit tombée, sous une pluie fine et persistante, la vapeur s’élevant dans la lumière de la lune. L’ambiance est presque mystique. Peu de monde à cette heure-ci, un calme inattendu dans un lieu souvent saturé de visiteurs. L’eau laiteuse, la chaleur enveloppante, les rochers noirs autour de nous… Un moment suspendu pour conclure ce voyage de glace et de lumière.

Où loger à Keflavík

Hôtel Konvin
Pour notre dernière nuit, nous avons logé à l’hôtel Konvin à Keflavík, un choix purement pratique. L’établissement était en travaux lors de notre passage, et les alentours — entre friches et bâtiments industriels — n’ont pas aidé à améliorer l’ambiance déjà assombrie par la météo et la fin imminente du voyage. L’unique avantage : un petit déjeuner servi très tôt, parfait pour les vols matinaux. À refaire, on opterait sans hésiter pour l’Hôtel Berg, plus charmant et mieux situé pour finir le séjour sur une note plus agréable.

•Et vous, êtes-vous prêt·e·s à partir à la découverte de cette île de glace et de feu ?•


Nous tenons à remercier chaleureusement Virginie, notre agente de voyage freelance chez TUI, pour sa disponibilité, ses précieux conseils et sa parfaite compréhension de nos envies. Un grand merci également à Terra Nova, notre partenaire local, pour la qualité de l’organisation sur place et l’expertise qui a enrichi chaque étape de notre itinéraire.


→ Les indispensables dans votre valise

Pour un voyage en Islande en hiver, il faut être prêt pour tous les temps du soleil au blizzard, en passant par la pluie et le soleil.

  • cache-cou, bonnet et gants

  • chaussures de neige étanches et chaudes

  • chaufrettes pour mains et pieds

  • vêtements chauds

  • veste et pantalon étanches et coupe vent

  • thermos avec un bon thé chaud

  • crampons à chaussures légers facilement transportables car ça peut vraiment glisser

  • lampe frontale

  • appareil photo


Les articles et les photos que nous publions dans ce blog nous appartiennent, sauf mention contraire, donc soyez fair-play, ne les utilisez pas sans nous contacter d'abord...

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